Rhodna PAUL, Fierté de Fontamara


 

Il n'y a rien de plus magnifique que participer dans un concours et représenter sa zone ou son pays. À l'image de l'avantage comparatif pour la production d'un produit en économie, dans la vie réelle, il est presque pareil, car chacun possède un savoir-faire bien particulier. Rhodna PAUL utilise le sien, pour donner un sens à sa vie, gagner de quoi vivre et aussi de faire la gloire de sa provenance.

D'une couleur d'ébène, d'une rondeur qu'on peut comparer à celle du Panda, la beauté de Rhodna PAUL brille de mille feux, à Port-au-Prince, dans cette localité de Delouis, Fontamara 27. Élevée dans une famille chrétienne de sept enfants, elle en est la deuxième fille et la quatrième enfant en général. Née le 12 Juillet 1998, à Port-au-Prince, elle a fait ses études primaires et secondaires au Collège Inter Familia de Fontamara et sa classe de philo au Collège Vision de l'Excellence (COVEX) (Fontamara), actuellement, elle étudie la Science Infirmière à la Faculté des Sciences infirmières de Port-au-Prince, connue plus couramment sur le nom de ENIP (École Nationale des infirmières de Port-au-Prince). Faire l'équilibre entre sa carrière artistique et son étude est l'une des choses les plus difficiles pour elle.


Un talent dès l'enfance

La musique n'est pas pour elle une étrange chose, avec des couloirs qui la facilite l'évolution, elle débute déjà une carrière artistique « Je suis une jeune artiste, j'aime la musique depuis bas âge, je suis née dans la musique, j'ai grandi dans la musique, maintenant je commence une carrière artistique, qui a vu le jour, le 9 février 2021 où je rencontrais ce personnage Jonhny DELIA, qui est mon promoteur, il voyait mon talent et il voulait l'exposer et c'est ainsi nous collaborions ensemble ».

Un talent qui germait en elle depuis son enfance et elle le met en œuvre depuis à l'église « Dès mon enfance, je participais dans la chorale des enfants qui m'a permis toujours d'exposer ma voix, j'avais l'habitude de faire des solos dans la chorale des jeunes, je peux dire dans les environs 11 et 12 ans, je commençais à chanter »

À chacun son rêve, son désir et sa passion, la musique constitue pour elle, une passion « Pour moi, la musique était toujours une passion, avant que ce personnage Johnny DELIA me l'a fait voir dans une autre conception, j'avais l'habitude d'aller performer dans plusieurs activités déjà, on m'invitait dans les concerts, j'allais chanter pour mon bon plaisir, plaisir de mon public »


Après beaucoup d'influence, sa vision de la musique changeait et ne constitue plus pour elle une passion, mais un business « pour moi, avant c'était une passion, mais maintenant quand je commence à comprendre la musique et que je la vois dans un autre niveau où elle devient un business où mon staff utilise mon talent pour rapporter quelque chose [...] je fais le choix de la musique car, avant et jusqu'à présent, c'est une passion et je l'utilise pour faire beaucoup d'autres choses, il est vrai que la musique ne me rapporte pas beaucoup de choses, mais il y a des vides qu'elle comble quand même »




L'artiste et son émotion dans les performances

Quand on est artiste et quand on va donner une performance, on a tout un public qui vous attend impatiemment, l'artiste de Fontamara le con nait très bien et de temps à haute, elle s'arrange pour que les prestations passent comme voulues « Parfois je ne peux pas dormir tellement je pense avec comment je vais être sur la scène car je veux édifier le public ». Pour elle, faire plaisir à son public c'est l'une de ses plus grandes missions d'artiste « Avant, je me prépare pour chanter pour moi d'abord, je le dis toujours, pour plaire à votre public, il faut te plaire d'abord, depuis que tu ne peux pas te plaire d'abord dans une musique pas la peine d'aller la chanter car, le public ne sera pas édifié, je sens toujours bien, il y a des musiques je ne chante pas parce que je ne me sens pas bien dans ma peau quand je les chante pour moi, pour cela je ne le chante pas pour les autres ». Sans pouvoir utiliser les véhicules pour voyager , parfois, Rhodna à l'impression qu'elle laisse ce monde pour expérimenter un autre « Quand je chante, c'est comme si j'abandonne ce monde pour aller dans un autre ». À l'image d'une enseignante, la musique est pour elle, un moyen d'apprendre son public de nouvelles choses, grâce aux paroles que contient le morceau « Quand je chante, j'ai toujours voulu que les gens du public captent les paroles, il faut que les paroles arrivent sur les gens et en plus il faut que ma voix édifie le public, tout au temps je ne vois pas que mon public rit, aime ce que je fais quand je suis sur la scène, je ne serai pas contente »



Photo de Rhodna PAUL

À propos des contraintes rencontrées.

À cause de la situation du pays, de nombreux professionnels rencontrent des difficultés énormes pour atterrir un projet et connaissant le domaine musical, on pourrait dire que les artistes résistent et essaient de se tenir face à la solidité des obstacles « nous avons beaucoup de contraintes que nous rencontrons, certaines sont dues à avec l'évolution des situations, car avant, quand on commençait la carrière, on pouvait passer Martissant à Pied, on avait un studio Portail Leogane. Mais avec la situation actuelle, on ne peut pas dire qu'on va travailler à Portail ». Le niveau de difficulté pour produire est beaucoup plus élevé en Haïti, considérant le retard du pays face aux progrès technologiques « Quand on va travailler la musique, déjà dans l'instrumental on peut prendre beaucoup de jours, nous n'avons pas vraiment de matériels qui pourraient les faire beaucoup plus rapide, on prend plus de temps, donc je peux dire nous avons contraintes par rapport à la question de transport, quand on va déplacer pour aller dans une autre activité, nous rencontrons beaucoup de problèmes pour transporter, rester dans la rue attendre les voitures sans succès ». D'autres contraintes concernent l'économie « je peux dire beaucoup de nos contraintes ont pour base, l'économie, la plus grosse contrainte concerne l'économie, beaucoup de fois on a l'habitude de trouver de l'économie mais qui n'est pas suffisante pour faire beaucoup de choses qu'on veut. J'ai aussi des contraintes de temps aussi car le fait que je gère l'école et musique, des fois elle prend plus de temps que la musique qui, parfois ne me rend pas concentrée sur un programme ou sur une interview »




Projet musical de l'artiste

Si on veut progresser, l'idée du confort et de la paresse n'est pas trop conseillé, et beaucoup plus quand on est artiste. C'est pour laquelle, elle travaille de jour en jour pour marquer sa génération, elle offre beaucoup de morceaux déjà avec le grand public « Je sors plusieurs musiques, la première c'était une cover qui était en anglais, titrée Warrior, cette cover marquait le début de ma carrière, je voulais la chanter car, les paroles de la musique, parlaient que je suis une femme forte, je n'abandonnerai pas, n'importe quelle situation, je veux avancer [...] Après cette cover, je sortais en Octobre 2021, la première musique que j'écrive, titrée "Ou manke m" et après, je sortais en ce 12 janvier 2023, "sa fè lapèn" musique que beaucoup connaissent et apprécient ». Elle et son équipe travaillent de temps à autre pour enchaîner morceaux après morceaux en vue de donner le bonheur au public « Nous avons projet de sortir une musique très bientôt je ne dis pas le titre, je le garde toujours, je pense que plus tard, le public aura à connaître le titre de la musique »

Image lors de la performance de Rhodna PAUL, dans la phase audition de Podium Quartier


Autour de sa participation au concours podium Quartier

Beaucoup de jeunes artistes de la République aimeraient un jour participer dans ce grand concours de chant national qu'est "Podium Quartier". Cette expérience constituait un pas en avant pour la carrière de la jeune artiste « C'était ma plus grande expérience, car j'ai toujours eu ce rêve de participer dans ce concours depuis en 2017 »

En inscrivant dans le concours, beaucoup d'artistes s'emparaient d'un stresse sans pareille, réalité qui n'était pas différente pour Rhodna «Quand j'allais participer dans le concours, après mon inscription je me disais, Men mwen enskri wi mezanmi heeeyyy, odisyon kounya, quand je préparais l'audition j'étais vraiment stressée, je ne pouvais pas dormir, car je sais que j'aurai beaucoup de jurys, je sais il y a beaucoup de postulants où va sélectionner certains d'entre nous ». Après les délibérations, elle ne pouvait pas contrôler sa joie « j'étais très contente quand beaucoup de mes amis m'appelaient pour me dire qu'ils entendent mon nom dans la radio parmi les retenus, ce jour à chaque fois je ferme mes yeux j'entends une voix qui me dit : “tu es retenu dans le podium Quartier oui”, je ne pouvais pas dormir ». La participation dans ce concours était pour elle, un couloir d'opportunité « podium Quartier apporte beaucoup d'opportunités pour moi, je rencontrais Carlin TREZIL qui m'a offert son support, et actuellement qui est responsable de la question de ma vidéographie, qui est toujours là pour m'aider »

La Zone Fontamara produit beaucoup d'artistes, avant Rhodna, une d'entre elles (Ruchama POTEAU) faisait la gloire de Fontamara, l'artiste collabore avec ces artistes pour donner un meilleure délice aux habitants de Fontamara « je peux dire que ma plus grande collaboration avec beaucoup d'autres artistes de Fontamara, c'était après la mort d'Élisée GEORGES, qui était le premier à me donner beaucoup de support avant de rencontrer avec Johnny, il était ami de Johnny avant. C'était le premier à me donner de la confiance dans mon talent, il était le responsable de "talan lekòl", l'un des plus grands concours entre les écoles de Fontamara, c'est lui qui m'a aidé dans mon inscription de la première fois au concours de Podium Quartier, après sa mort on m'invitait dans un hommage où il y a avait beaucoup d'artistes : Jeff Legal, Croise Mawozo, moi, Michaëlle Dorcé, LFD, un slameur, on collaborait pour l'hommage ».


Chaque seconde, elle enchérit son objectif de représenter son pays dans un concours étranger de faire sa fierté « mon plus grand objectif, c'est de participer dans Goat Talents aux Etats Unis, pour représenter valablement mon pays, beaucoup me disent que je suis très excellente dans les chansons anglaises »


Le désir de faire la gloire de Fontamara et d'utiliser son talent pour le développement de la zone, constitue un véritable leitmotiv pour l'artiste « Je veux représenter ma zone, immédiatement que j'atteigne mon objectif, je retournerai pour donner une autre image à ma zone ».

Rhodna PAUL n'est pas l'unique enfant de cette famille qui possède ce talent, on dirait que c'est une bénédiction familiale « C'est une affaire familiale, ma mère me disait toujours, s'il y a une plus grande artiste dans la maison, c'est lui et mon père, sans quoi, les enfants n'auront pas d'oreille musicale, elle était toujours maestro de chorale depuis longtemps, mon père est musicien, mes grands frères sont musiciens, moi je suis musicienne (Pianiste, un peu de guitare).



Par Schadrac JOSEPH, Journaliste et Politologue en Formation, Coordonnateur du Team Night Fontamara.

Téléphone : +509 4836-3313.

E-mail : josephschadrac16@gmail.com


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